10/12/2003
Communiqué de presse
PI/G/1531



Forum mondial des médias électroniques                      PI/G/1531

                                                            10 décembre 2003


LE FORUM DES MEDIAS ELECTRONIQUES TIENT UNE TABLE RONDE SUR LES AVANTAGES

ET LES DANGERS DES NOUVELLES TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION


Quelles sont les implications de l’évolution rapide du monde de l’information et des communications ? Cette question a été posée aujourd’hui par le Secrétaire général adjoint à la communication et à l’information aux participants à une table ronde, « Vue du pont », organisée dans le cadre du Forum mondial des médias électroniques qui, lancé le 7 décembre dernier, se tient jusqu’au 11 décembre parallèlement au Sommet mondial de la société de l’information.


En sa qualité de modérateur, Shashi Tharoor a ajouté d’autres questions concernant, entre autres, l’impact des nouvelles technologies sur les relations entre les médias et les gouvernants ou celui de l’abondance des informations sur l’appréhension des problèmes du monde par le public.  Les nouvelles technologies ont-elles consolidé la position des pays riches dans le monde ?  Faut-il voir dans la  nouvelle société de l’information un outil de démocratisation ou une menace à la diversité culturelle ?


Des personnalités telles que le Directeur général de la BBC, Greg Dyke, le Directeur général de l’Organisation internationale du travail (OIT), Juan Somavia ou encore le philosophe et écrivain allemand, Peter Sloterdijk ont tenté de répondre à ces questions.  Ils ont d’emblée admis les tensions entre gouvernants et médias, en particulier en cas de conflits et de guerre.  Prenant l’exemple de la guerre en Iraq, certains ont estimé que le public américain a vu une autre guerre que le reste du monde, suscitant ainsi la question d’une « influence politique inconsciente sur les médias » dans un pays qui se targue de la grande liberté de sa presse. 


L’augmentation de l’audimat de la BBC aux Etats-Unis pendant cette guerre a fait dire aux intervenants que l’accès élargi à une information immédiate conduit le public à établir un lien direct entre la crédibilité de l’information et celle de l’organe de presse qui la publie.  A long terme, ont averti certains prévenants, cette crédibilité s’émoussera si les médias continuent à ignorer les attentes du public.  Comme l’a dit le Directeur général de la BBC, les médias américains ont tous couvert la guerre sous un angle particulier, en faisant fi de la multitude de perspectives et de sensibilités culturelles.  


Les « réalités » multiples de la guerre montrées par les médias montrent à quel point la communication est devenue aujourd’hui une sorte « d’art d’immersion », a renchéri le philosophe allemand, Peter Sloterdijk.  Ces réalités, s’est-il expliqué, ont montré combien les gens s’impliquent dans la « construction de la fiction ».  Le rôle fondamental des médias n’a pas changé; il s’agit


toujours d’aider les gens à se détendre et à échapper au stress et d’assurer un équilibre judicieux entre les bonnes et les mauvaises nouvelles et entre les messages pessimistes et les messages optimistes.  Or, a dit constater le philosophe, les médias actuels ne remplissent plus ce rôle.  Peter Sloterdijk a donc préconisé une redéfinition du code d’éthique des médias pour permettre au public de faire la distinction entre le contenu, les nouvelles, l’information et le divertissement.


Le Directeur de l’OIT est quant à lui intervenu sur la nécessité de combler l’énorme fossé entre les droits de l’homme ou les droits à la communication et leur exercice effectif.  Ces droits, a-t-il dit, doivent être exercés dans les nombreuses relations à multiples facettes que les médias entretiennent avec les gouvernements, leurs propriétaires, les publicitaires et le marché.  Les nouvelles technologies de l’information et de la communication ont élargi le rôle de « concepteurs d’agenda  et de sentinelle » des médias, a-t-il dit en expliquant que des évènements organisés par des ONG à Porto Alegre n’auraient pas été possibles sans l’Internet.  Tout comme les médias alternatifs, les principaux médias peuvent renforcer leur rôle dans la vulgarisation de la mondialisation et la promotion des connaissances et du dialogue sur des questions complexes. 


Les interventions des participants à la table ronde ont été suivies par une brève séance de questions-réponses au cours de laquelle a été abordée, entre autres, la situation difficile des médias et du public africains. 


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