FORUM MONDIAL DES MEDIAS ELECTRONIQUES
TUNIS, 15-16 NOVEMBRE 2005

7ème Session:
« La protection des journalistes
dans les zones de conflit »

Présidée par Mr. Shashi Tharoor
Secrétaire général-adjoint des Nations Unies,
chargé de la communication et de l’information publique

« Nous devons réaffirmer notre attachement à la liberté et à l’indépendance des médias, condition indispensable à l’édification d’un monde meilleur et plus juste. Nous devons aussi nous engager à tout mettre en oeuvre pour que les journalistes – ces hommes et femmes qui ont pour mission de nous aider à nous comprendre et à comprendre le monde dans lequel nous vivons – puissent accomplir la tâche cruciale qui est la leur en toute sécurité et à l’abri de la peur. »
Kofi Annan. Mai 2004

Le Secrétaire général-adjoint des Nations Unies, chargé de la communication et de l'information publique, Shahsi Tharoor, présidera, le 15 novembre, les débats de la 7ème session du Forum portant sur "la protection des journalites dans les zones de conflit".

Il y a lieu de rappeler à cette occasion que l’une des plus grandes menaces de la liberté d’expression et de la liberté de la presse est la question de la violence envers les professionnels des médias et leurs institutions.

Mais il y a encore plus inquiétant: c’est la tendance, dans le monde entier, à la fois dans les pays où il ya d’entières garanties de libertés en théorie et en pratique, vers une impunité universelle des crimes commis contre des journalistes et des institutions des médias.

Le prix payé par les journalistes locaux et les correspondants étrangers est de plus en plus lourd avec chaque conflit. Malgré toute l’estime envers les victimes pour leur courage, des questions urgentes et de plus en plus nombreuses se posent. Les pays, les organisations internationales, les institutions des médias ont-ils mis en place tous les moyens possibles pour limiter les risques encourus par les correspondants de guerre ? Les journalistes peuvent-ils être préparés efficacement, et par qui, pour faire face aux dangers ? Dans les dix dernières années, environ 250 journalistes ont été tués dans des zones de conflit.

Une attention toute particulière devrait être portée sur la sécurité des journalistes locaux. Un des objectifs de toute stratégie de securité devrait être de fournir une formation sur la sécurité aux journalistes locaux. Les journalistes internationaux sont souvent lourdement équipés et protégés, mais ce sont les journalistes locaux qui sont les plus vulnérables.

Promouvoir les normes internationales pour la formation sur la sécurité et l’équipement, étendre l’accès à la formation sur la connaissance des risques aux journalistes et professionnels des médias est également un autre moyen de répondre à ces questions.

UNESCO Les médias dans les zones de conflit et les pays en transition, préoccupation majeure de la communauté internationale

En tant qu’organisation intergouvernementale dont le mandat constitutionnel est « de promouvoir la libre circulation des idées par le mot et l’image », l’UNESCO célèbre la Journée mondiale de la liberté de la presse pour souligner l’importance de la liberté de la presse, primordiale pour la démocratie. A l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, le Directeur général de l’UNESCO diffuse un message exprimant l’engagement de l’Organisation en faveur de la liberté de la presse et des médias indépendants, composants essentiels de la démocratie, de la réconciliation et de la reconstruction.

L’UNESCO soutient les médias indépendants et pluralistes dans les zones de conflit ou d’après conflit depuis le début des années 1990, et a été particulièrement active dans l’Europe du Sud-Est où, pendant l’implosion de l’ancienne Yougoslavie, les médias publics étaient devenus des instruments de guerre. Cherchant à soutenir une couverture non partisane pendant le conflit, l’UNESCO a mis à la disposition des journalistes de la presse écrite et audiovisuelle des équipements et des fournitures, les a aidés à communiquer à travers les lignes de front et à organiser la diffusion des médias.

L’UNESCO est toujours active dans la région et a contribué à la création de la première imprimerie de journaux indépendante inaugurée à Belgrade en septembre dernier. L’imprimerie, qui appartient et qui est gérée par et pour les journaux privés de Serbie-et-Monténégro, vise à soutenir l’indépendance des médias dans le pays. L’UNESCO a également aidé à mettre en place le réseau d’échange télévisuel ERNO qui regroupe 12 diffuseurs de la région.

Ces activités, mises en œuvre avec différents partenaires, sont destinées à créer les conditions de l’exercice du droit de l’homme fondamental qu’est la liberté d’expression, droit inscrit dans l’Article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme. L’UNESCO a entrepris de tels projets dans des zones de conflit et dans des pays en transition dans le monde entier, de l’Afghanistan au Moyen Orient, et à travers le continent africain, pour ne citer que quelques exemples.

Parmi les projets soutenus en Afghanistan, figurait la création de la première publication indépendante du pays, le Kabul Weekly, qui est paru pour la première fois en janvier 2001, quelques semaines à peine après la chute du régime des Talibans. Pendant la crise qui a suivi le génocide au Rwanda, l’Organisation a aidé à installer des stations radios qui diffusaient des informations de survie fiables (concernant notamment l’hygiène, les lieux d’approvisionnement en eau, la nourriture, etc.). L’UNESCO a également aidé à la création de journaux indépendants à la fois au Rwanda et au Burundi et a formé une nouvelle génération de journalistes dans les deux pays. Au Libéria, l’UNESCO travaille depuis un certain temps avec le Groupe des Nations Unies pour le développement et la Banque mondiale pour évaluer les besoins des médias qui ont été sévèrement touchés par des années de répression politique et de conflit violent. Ce programme est actuellement mis en œuvre avec le Gouvernement national de transition du Libéria et d’autres partenaires des Nations Unies, ainsi que des organisations non gouvernementales.

Au Moyen Orient, l’UNESCO organise des rencontres entre les journalistes israéliens et palestiniens et aide les Palestiniens en matière de formation et d’équipement en vue de créer une agence d’information et de développer un service public de radiodiffusion.

Dans les périodes d’après conflit, les médias indépendants et de service public, notamment de radiodiffusion, peuvent aider à panser les blessures de la guerre et contribuer à la reconstruction sociale et économique. De fait, il existe un lien visible entre le dynamisme des médias indépendants et celui de l’économie, et la liberté de la presse a démontré qu’elle contribuait à la prospérité matérielle.

Tout en soutenant le développement des infrastructures de médias, l’UNESCO cherche à obtenir que les journalistes, y compris ceux qui travaillent dans les zones de guerre, puissent remplir leur mission d’information du public dans des conditions raisonnables de sécurité. Mais les journalistes continuent de travailler dans des conditions d’extrême danger, comme en témoigne le nombre d’entre eux qui sont tués, aussi bien en temps de guerre que de paix. Selon l’Institut international de la presse, un réseau international d’éditeurs, de rédacteurs en chef et de journalistes, 64 journalistes ont été tués en 2003, dont 19 reporters et professionnels des médias pendant la guerre en Irak, soit presque autant qu’en 1999, une année particulièrement néfaste pour la profession avec 86 tués, principalement dans les conflits des Balkans et de Sierra Leone. Les journalistes ne sont pas uniquement tués au front ; bien trop souvent ils sont assassinés par des milices et autres organisations de sécurité, par des guérillas ou par le crime organisé, qui ont tous un intérêt évident à empêcher les enquêtes sur leurs exactions.

L’UNESCO utilise les canaux diplomatiques afin de chercher à persuader les gouvernements de respecter les droits des journalistes à exercer leur profession. Elle publie aussi des déclarations pour attirer l’attention sur les abus dont sont victimes les professionnels des médias. Elle a également aidé à créer le réseau IFEX, rassemblant 57 organisations pour la liberté d’expression de par le monde, qui informe sur les atteintes contre la liberté d’expression, soutient les initiatives pour la liberté d’expression dans les pays en développement et dans les pays en transition.

Haut Commissariat aux droits de l’homme: « les attaques menées contre des journalistes et des syndicalistes restent généralement impunies »
La Commission des droits de l'homme a entendu, le 1er avril 2004, Ambeyi Ligabo, Rapporteur spécial sur la liberté d'opinion et d'expression, qui a déploré que les attaques menées contre des journalistes et des syndicalistes restent généralement impunies.
Le Rapporteur a fait part de son intention de mener à bien une enquête sur la question particulière de la sécurité des journalistes dans le cadre des conflits armés. Il a en outre exprimé sa préoccupation quant à la concentration de grands groupes de presse entre les mains d'un petit nombre de sociétés; il conviendrait de renverser ce phénomène afin de favoriser le pluralisme de l'information. Il s'est par ailleurs dit déçu que le Sommet mondial sur la société de l'information n'ait pas suffisamment mis l'accent sur la question des droits de l'homme en général et de la liberté d'opinion et d'expression en particulier.

PRESENTATION DU RAPPORT SUR LA LIBERTE D'OPINION ET D'EXPRESSION

AMBEYI LIGABO, Rapporteur spécial sur la liberté d'opinion et d'expression, a exprimé sa forte préoccupation devant les nombreuses violations de la liberté d'opinion et d'expression dans de nombreuses régions du monde. Des attaques dirigées contre des journalistes et des syndicalistes restent malheureusement la plupart du temps impunies, a-t-il souligné.
Le Rapporteur a informé la Commission de son intention de mener à bien une enquête sur la question particulière de la sécurité des journalistes dans le cadre des conflits armés. Il serait également opportun, a-t-il affirmé, d'enquêter sur l'impact de la lutte contre le terrorisme sur le droit à la liberté d'expression. Il a exprimé sa préoccupation s'agissant de la concentration de grands groupes de presse entre les mains d'un petit nombre de sociétés. Il conviendrait de renverser cette tendance afin de favoriser le pluralisme de l'information. Aussi, le Rapporteur spécial a-t-il invité les gouvernements à assurer l'ouverture et la transparence dans l'exercice de la liberté d'opinion et d'expression.
Il a souligné qu'il encourageait et appuyait toutes les initiatives visant à assurer une surveillance de la mise en œuvre concrète du droit à l'information. A cet égard, il a estimé qu'il serait opportun de collecter des informations sur les propositions visant à renforcer le droit à l'information par l'adoption d'instruments aux niveaux international ou régional. Il a encouragé le système des Nations unies à apporter un soutien financier et technique à de telles initiatives. Par ailleurs, il s'est dit déçu que le Sommet mondial sur la société de l'information n'ait pas suffisamment mis l'accent sur la question des droits de l'homme en général et de la liberté d'opinion et d'expression en particulier.

Terrorisme et médias Les professionnels des médias, et les médias en général, ont payé un lourd tribut au terrorisme au cours des dernières années.

En Algérie, dans les Balkans, en Colombie, en Espagne, aux Philippines et ailleurs, on a réduit au silence des dizaines de journalistes en les menaçant, les enlevant ou les assassinant. Mais une autre préoccupation associant médias et terrorisme attire depuis peu l’attention : les mesures adoptées depuis le 11 septembre 2001 pour combattre le terrorisme ne représentent-elles pas une nouvelle menace contre la liberté de la presse ?

«Terrorisme et médias » a été le thème de la Journée mondiale de la liberté de la presse 2004, célébrée partout dans le monde le 3 mai.

A cette occasion, la Présidente des Philippines, Gloria Macapagal Arroyo, et le Directeur général de l’UNESCO, Koïchiro Matsuura, ont présenté une plaque à la mémoire du reporter du Wall Street Journal, Daniel Pearl, dont l’assassinat en février 2004 a choqué la planète, attirant en même temps l’attention sur les dangers encourus par les journalistes enquêtant sur le terrorisme international.

Le nombre de professionnels des médias tués dans des zones de conflit ou victimes d’assassinats individuels reste très élevé. Certains sont pris sous des tirs croisés outouchés par des explosions de mines. Mais la plupart sont tués délibérément, alors qu’ils se sont identifiés comme journalistes, d’après l’organisation non gouvernementale française Reporters sans frontières (RSF).

Alors que beaucoup de journalistes sont tués par des militaires ou par la police, une part croissante des victimes tombe sous les coups d’autres protagonistes : les séparatistes basques d’ETA, les fondamentalistes armés en Algérie, des groupes de guérilleros ou de paramilitaires en Colombie, des bandes rebelles au Sierra Leone, etc.

D’après RSF, 176 des 243 journalistes tués dans des zones de conflit entre 1992 et 2001 (*), ont été assassinés. Et 95 % des attaques perpétrées dans le monde contre des journalistes demeurent impunies, selonAbdul Waheed Khan, Sous-Directeur général de l’UNESCO pour la communication et l’information.

Les événements du 11 septembre et la guerre contre le terrorisme ont donné naissance à de nouvelles inquiétudes pour la liberté de la presse. Diverses mesures législatives ou autres, annoncées, proposées ou adoptées - entre autres - en Australie, au Canada, à Chypre, aux Etats-Unis, en France, en Inde, en Jordanie, au Royaume-Uni, en Ouganda, au Zimbabwe et par l’Union européenne, ont été critiquées pour leurs répercussions négatives sur le travail des médias.

Dans certains cas, le climat d’insécurité engendré par le 11 septembre et par la guerre contre le terrorisme qui a suivi a fourni aux gouvernements une occasion de prendre des mesures plus restrictives méditées depuis longtemps.

Certaines mesures, prises ou envisagées, limitent « le droit de savoir » : des administrations retiennent des informations qui étaient jusque-là accessibles au public. D’après la Colombia Journalism Review, les règles de reportage de guerre édictées par le Pentagone « n’ont jamais été aussi dures que pendant la campagne en Afghanistan ».

Des mesures ont également été prises pour augmenter les contrôles sur Internet, y compris des restrictions concernant l’utilisation par des particuliers - ainsi que par des organisations de défense des droits de l’homme et des médias – de techniques de cryptage visant à protéger leur correspondance électronique. D’autres mesures visent à faciliter les écoutes téléphoniques décidées par les autorités.

Mais les obstacles à la liberté de la presse ne se limitent pas aux mesures législatives ou autres. D’après l’organisation britannique de défense de la liberté de la presse Article 19, « des officiels ont pris des mesures qui limitent directement la liberté d’expression et d’information ou qui ont un effet indirect négatif pour la liberté d’expression ».

Les appels au patriotisme peuvent être utilisés pour museler les médias indépendants, en dissuadant les journalistes de mettre en cause des décisions ou politiques gouvernementales. Aux Etats-Unis, d’après la Fédération internationale des journalistes, on attendait de certains d’être « d’abord patriotes, ensuite journalistes ».

La propagande et la désinformation, des pratiques courantes en temps de guerre, réduisent encore plus la capacité des médias à rendre compte de façon correcte et précise.

L’autocensure est particulièrement dommageable pour la capacité des reporters à rechercher et à publier des informations. Dans certainscas, elle est entretenue par la peur de choquer l’opinion (ou leurs employeurs) ; dans d’autres cas, par la peur de représailles violentes.

Dans une intervention qui a été présentée à la conférence de l’UNESCO (1 et 2 mai, Manille) sur Terrorisme et Médias, Jean-Paul Marthoz, Directeur pour l’Europe de l’organisation non gouvernementale Human Rights Watch (*) dit que la guerre contre le terrorisme constitue un test pour le journalisme : « Contrairement aux affirmations péremptoires des historiens révisionnistes du journalisme en temps de guerre, la liberté de la presse et la liberté d’expression sont un atout et non un fardeau lors des situations d’urgence. Le mensonge et l’autocensure, comme l’histoire des guerres du Vietnam ou d’Algérie le démontre avec éloquence, sont le plus souvent de mauvaises conseillères et contribuent aux désastres nationaux que l’on prétend éviter. En fait, comme il sied à un capitaine de navire, la liberté de la presse dans une démocratie ne devrait pas être jugée lorsque lamer est calme, mais bien au milieu de la tempête, lorsque les repaires disparaissent et que l’angoisse règne ».

Ces questions, ainsi que la nécessité d’assurer la sécurité des reporters de guerre, ont fourni la matière de la conférence qui s'est tenue les 1er et 2 mai au Westin Philippine Plaza (Manille), en prélude à la célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse. La conférence a été consacrée surtout à l’impact du terrorisme sur les médias partout dans le monde. Parmi les thèmes qui seront abordés, on peut citer : "les événements du 11 septembre et leurs répercussions sur la liberté de la presse ; Couvrir le terrorisme ; Sécurité des journalistes."

Des journalistes du monde entier dont le travail quotidien les exposent aux dangers du terrorisme et de la violence ont participé à la conférence, de même que des représentants des grandes organisations internationales des professionnels des médias et des organisations non gouvernementales des droits civiques, dont Human Rights Watch, la Fédération internationale des journalistes, le Comité mondial pour la liberté de la presse, le Comité pour la protection des journalistes, Reporters sans frontières et l’Association mondiale des journaux. ___________________________________________

(*) Le texte de RSF et les autres interventions préparées pour la Conférence de Manille, sont disponibles sur internet (www.unesco.org/press-freedom-day/). On y trouve aussi des études de cas sur la Colombie, les Philippines, les provinces basques espagnoles et la Tchétchénie, ainsi qu’une contribution sur la sécurité des journalistes travaillant dans les zones de conflit.

Déclaration de Belgrade "Soutenir les médias en situation de conflit violent et dans les pays en transition"

Nous, participants à la Conférence de l'UNESCO organisée sur le thème "Soutenir les médias en situation de conflit violent et dans les pays en transition" réunis à Belgrade (Serbie et Monténégro) le 3 mai 2004 à l'occasion de la Journée internationale de la liberté de la presse

Rappelant l'article 19 de la Déclaration universelle des droits de l'homme, qui dispose que "tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit" Lire la Déclaration

 

 

 

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